Pour commencer, levons toute confusion avec un autre oiseau : le francolin gris (Francolinus pondicerianus). A La Réunion, celui-ci vit exclusivement dans les bas de l’île. En créole, on l’appelle perdrix.
Et de l’autre côté, il y a la Perdrix de Madagascar (Margaroperdix madagarensis), souvent surnommée « francolin », qui préfère, elle, les hauteurs de l’île.
Endémique de Madagascar, elle a été introduite pour la chasse vers 1750
Un petit retour en enfance…
Pour moi, cet oiseau a une signification particulière. Il me ramène direct à mon enfance à La Chaloupe Saint-Leu. Imaginez un ti yab, bottes rouges aux pieds et bâton de bringéllier à la main, en train de guider les vaches pour la traite. À chaque sortie en camionnette, une Peugeot 404, on avait la chance de croiser des petites cailles péi. Et parfois, si on était vraiment chanceux, on tombait sur la grosse caille (ou caille cave-cave comme dit mon père) un moment furtif mais inoubliable.
C’est justement cette rareté qui me marquait à chaque fois. Peu de temps, mais suffisamment pour laisser une empreinte indélébile dans mes souvenirs d’enfance. Des années plus tard, sur ces mêmes chemins, l’émotion m’a submergé lorsque j’ai photographié mon tout premier francolin. Un véritable bond en arrière dans le temps !
Un oiseau discret mais fascinant
La Perdrix de Madagascar n’est pas seulement un oiseau attaché à mes souvenirs, elle est aussi fascinante par son mode de vie. Cet oiseau granivore se nourrit principalement de graines, mais ne dit pas non à quelques insectes ou fruits de temps en temps. Et si vous voulez la rencontrer, direction les pâturages, sous-bois et brandes de La Réunion. Elle aime se cacher dans une végétation dense, prête à disparaître en un clin d’œil au moindre signe de danger.
Et oui, quand il s’agit de se mettre à l’abri, cet oiseau est rapide. Plutôt que de s’envoler comme la plupart des oiseaux, la caille malgache préfère se faufiler au sol en courant, se mettant à couvert avant même que vous n’ayez eu le temps de la voir.
L’Art de Photographier la Perdrix de Madagascar
Vous vous demandez comment capturer ce petit trésor en photo ? Patience est le maître-mot. Pour ma part, j’ai dû m’armer de ma tente d’affût, attendant des heures pour réussir à immortaliser LE moment où elle passe. Le secret ? Revenir au même endroit, à la même heure, jour après jour, car une fois que ces oiseaux sont passés, c’est fini pour la journée !
Autre astuce : photographier depuis la voiture. Pour une raison mystérieuse, les oiseaux ne semblent pas considérer les voitures comme une menace. Cela permet de s’approcher suffisamment pour obtenir de belles prises. Mais attention, dès que vous ouvrez la porte, c’est la fuite assurée !
Le francolin, plus qu’un Oiseau : Un Symbole
À travers ces expériences, la Perdrix de Madagascar est devenue pour moi bien plus qu’un simple oiseau. C’est un symbole de cette nature discrète et sauvage qui m’entourait enfant et qui continue de me captiver aujourd’hui. Alors, si vous êtes passionné par la faune ou juste curieux d’en savoir plus sur la biodiversité de La Réunion, gardez l’œil ouvert lors de vos balades en altitude.
Je vous laisse maintenant apprécier ma vidéo de présentation du francolin, où vous pourrez découvrir cet oiseau en action et revivre avec moi ces moments uniques d’observation !.
Mon article sur les différentes « cailles » à La Réunion
La fiche du francolin sur le site de la SEOR
Si vous avez trouvé un oisillon, mettez-le en hauteur à l’abri des chats et ses parents viendront le nourrir.
Vous avez trouvé un papangue, un pétrel ou un autre oiseau marin, mettez-le dans un carton aéré sans le nourrir et téléphonez à la SEOR : 0262.20.46.65
Magnifique et touchant, Alex…
Super! Les photos avec les vaches encore plus gayar 😉