On l’observe facilement sur toute l’île ainsi qu’à l’île Maurice. Elle est constamment dans le ciel, du bord de mer jusqu’aux sommets.
Ce qu’il faut retenir c’est que la salangane ne se pose presque jamais !!!
En effet, elle est strictement insectivore et capture de petits insectes en plein vol.
Parfois réunies en groupe, elles virevoltent lors d’allers-retours incessants quand elles trouvent une concentration d’insectes. Malgré des dizaines d’oiseaux qui vont dans tous les sens, jamais de collision.
Et si on s’attarde sur un oiseau, on a de quoi s’extasier devant son agilité qui peut faire pâlir le meilleur de nos pilotes de chasse. Il faudrait pouvoir regarder les scènes au ralenti pour mieux apprécier ses acrobaties pour attraper ses proies : changement de direction et décélération brutaux et parfois vol sur le dos (photo ci-dessous).
La morphologie de la salangane est complétement adaptée à son mode de vie aérien : légère, longues ailes effilées, bec minuscule et toutes petites pattes. On peut la confondre avec l’hirondelle de Bourbon. C’est souvent une affaire d’initié de faire la différence (voici quelques éléments de réponse) mais une chose est sûre, si l’oiseau est posé sur un fil électrique : c’est une hirondelle 🙂
La salangane niche en colonie dans des cavernes. Afin de se diriger dans le noir, elle utilise des échos : des ondes sonores réfléchies par des objets. C’est l’écholocation.
Elle construit son nid avec du lichens et des mousses qu’elle colle à la paroi à l’aide de sa salive.
Pondre, couver et élever ses petits, voilà les seules choses qu’elle fait posée. Car pour tout le reste, cela se passe en plein vol. Elle mange et défèque dans les airs, elle dort en planant à haute altitude. Encore plus étonnant, la reproduction, la séduction et l’accouplement sont aériens. Et, j’ai eu la chance de surprendre cette scène du quotidien dans les airs : son toilettage (lissage de plumes).
La salangane (Aerodramus francicus) est endémique des Mascareignes et l’espèce est protégée.
Enfin, du point de vue du photographe
C’est l’oiseau le plus sportif et le plus difficile à immortaliser.
A coté, même l’hirondelle est un jeu d’enfant car l’oiseau est plus gros, son vol est plus « glissé » et sa trajectoire assez linéaire.
La salangane vole presque comme un papillon : trajectoire impossible à prévoir avec des changements brusques.
Résultat :
– fatigue du bras et des cervicales au bout de 15 minutes (appareil de près de 5kg).
– session d’une heure max
– sur 650 photos : les 3/4 sont floues, certaines sont carrément vides et les plus frustrantes sont les photos nettes avec un bout de l’oiseau coupé… . Il en reste donc, une dizaine exploitables et juste 3 ou 4 de sympas.
La fiche de la salangane sur le site de la SEOR
Si vous avez trouvé un oisillon, mettez-le en hauteur à l’abri des chats et ses parents viendront le nourrir.
Vous avez trouvé un pétrel ou un autre oiseau marin, mettez-le dans un carton aéré sans le nourrir et téléphonez à la SEOR : 0262.20.46.65
Un grand bravo pour cette contribution et ces superbes images
Merci beaucoup !
Merci pour cet article, qui m’a beaucoup appris.
C’est un réel plaisir pour moi de partager mes observations et mes photos.
Merci pour ces images d’une espèce que je ne connaissais pas …
Elle est pourtant présente très souvent au dessus de nos têtes mais s’est se faire discrète.
Beau documentaire Alex , si quelques photo sont floues ce n’est pas bien grave même si c’est frustrant. Seul ceux qui font de la photo d’action connaissent ces déboires. Même si le photographe est doué un bon objectif avec une bonne accroche règle bien des problèmes. Pour ma part quand je vois la différence lorsque je fais des photos de libellules .Avec mon récent téléobjectif Tamron 150/600 G2 j’ai des difficultés à les accrocher alors qu’avec mon vieux Canon 400 5.6 sans stab j’y parviens .
Encore bravo pour ton documentaire Alex.
Merci beaucoup Georges. Je te rejoins dans l’expérience : avec mon ancien sigma 50-500mm, je ne pouvais même pas rêver d’avoir un oiseau net.
très beau, comme d’habitude ; merci !
C’est gentil Marie-Claude !
Enfant, j’étais fasciné par les évolutions des hirondelles, mais je vois que la salangane les bat à plates coutures. Ce qui pourrait ouvrir un intéressant débat sur l’endémisme…
Bravo aux acrobates, bravo surtout au photographe passionné (et musclé) qui nous les fait découvrir et aimer.
Merci beaucoup !
Le but de mes partages est justement de faire découvrir nos trésors endémiques afin de les protéger à tout prix.
Merci Yabalex pour les photos et les commentaires instructifs et toujours agréables à lire!Il me tarde d’essayer de reconnaître la salangane dans ses évolutions aériennes !
Odile
Merci beaucoup Odile. Oui et il faudra me dire si l’exercice est facile ou pas 🙂
Merci Alex pour cet article sur un oiseau que je me plais à observer, comme tu dis toujours présent, du haut des montagnes au battant des lames!
J’ai eu l’occasion d’avoir en main un jeune (quelqu’un avait trouvé l’oisillon « abandonné » dans une grotte…) et je me suis extasié devant la finesse du bec, des pattes…On se sent lourd en tant qu’humain!
Merci beaucoup Serge. La chance, je n’ai jamais vu de près (sauf quand elle te frôle en vol à 50cm).
Hymne à un vol-a-t’île sauvage et pourtant familier quasi insaisissable à l’œil nu, pour lequel celui de l’appareil photo et le génie d’Alex donnent corps et relief.
Merci pour ce beau voyage décryptant pour nous des prouesses morpho-physiques étonnantes.
Merci pour ces encouragements et ce commentaire tout en poésie !
Quel travail, quelle patience, et quel résultat ! Bravo Alexandre
Sylvain
Merci pour ces encouragements Sylvain.
Magnifique !! Bravo Yabalex pour ces prises de vue. Je découvre avec émerveillement le lissage de plume en plein vol. Cette espèce est tout simplement incroyable. A nous de tout faire pour la protéger afin qu’elle continue à virevolter dans le ciel de La Réunion.
Merci beaucoup. J’espère qu’elle n’a pas trop de menace. Je pense que je vais en apprendre d’avantage dans le prochain numéro du Chakouat 🙂
Il me tarde de voir une salangane en vol !
Merci pour les infos yabalex
Il y en a toujours au moins une, même quand il pleut !
Photos remarquables de salanganes Bravo G M
Merci même si je trouve que je n’ai pas encore la qualité et la diversité que je souhaite.