Je vous invite à découvrir quelques oiseaux de Bolivie. Il y a vraiment peu de photos par rapport à ce que j’ai vu/entendu et surtout comparé à la richesse de l’avifaune de ce pays.
En plus, mon séjour a été interrompu à cause du Covid19 (à lire ici).
Dès mon premier jour, j’ai visité le jardin botanique de Santa Cruz et il y avait franchement de quoi me mettre en appétit.
L’arrivée d’un cormoran a perturbé l’affût d’un héron strié. Après un cri rauque de colère, il s’est posé plus loin pour chercher un autre poste de pêche.
J’ai dû attendre la fin du séjour pour acheter un guide ornitho et confirmer que c’était bien un héron strié.
La zone des cactées semble attirer beaucoup d’oiseaux car, aussi bien au sol que dans les arbres à proximité, de nombreux chants retiennent mon attention.
Je commence au sol avec ce beau Organiste chlorotique. Le 100-400mm bien que très pratique en voyage me semble un peu court, je regrette mon 500mm.
La guide botanique du parc, qui a bien compris mon intérêt pour les oiseaux plutôt que pour la flore, me pointe du doigt un arbre derrière moi.
Non loin de l’oiseau audacieux, plusieurs autres trépignent d’impatience : « dégagez de notre site de nourrissage ». C’est ce que je comprends d’après leur chant.
Je vous rassure, de loin et même pour moi, tous ces oiseaux ressemblent à des moineaux. C’est seulement sur l’écran de mon appareil photo et en zoomant plus ou moins, que je me rends compte qu’il s’agit d’autres espèces.
Par contre, j’ai reconnu immédiatement un pic grâce à sa forme et à son comportement.
Le nez en l’air, je ne manque pas de voir planer une silhouette imposante au-dessus de la canopée. Je cours à découvert pour photographier un rapace que je connais déjà (séjour au Mexique) : l’urubu à tête rouge.
Un cri me fait tourner à 180° pour découvrir, libre comme l’air : un vol de perruches. J’ai juste le temps de saisir la dernière de la bande avant qu’elles ne disparaissent au-dessus des arbres.
La visite se poursuit et mon régal aussi. Sur la pelouse et de la taille d’un merle, un volatile marcheur scrute les herbes, se précipite sur un insecte et continue son exploration à la manière du martin triste chez nous.
Un coup en bas, un coup en haut, je ne sais plus où donner de l’objectif car voici qu’au-dessus de moi un gros zoizo bouge dans les branches. Je suis trop en-dessous, c’est inesthétique en photo animalière ! Par contre lui, il a la classe avec sa livrée noir et jaune, terminée par une longue queue. Il me surveille du coin de son œil bleu mais ne bouge pas de son poste. J’en profite pour trouver un meilleur point de vue.
Un autre oiseau sombre se trouve dans l’arbre en face. Pas de couleur visible, c’est peut-être la femelle du Cassique cul-jaune ? Peu importe, je prends une photo. Et j’ai bien fait car ce n’est pas du tout la même espèce. Vous connaissez le geai bleu ? Un magnifique oiseau que l’on observe en Amérique du Nord. Il a même fait une apparition dans « The big bang theory ». Et bien, je vous présente sa version sans couleur : le Geai bleu-noir.
C’est lui qui clôture la série à plumes mais il y avait d’autres attractions dans ce jardin. Comme cette brindille avec 6 pattes et 2 yeux.
Et sur cette rencontre, j’aurais pu passer des heures pour avoir un bon angle, un bon fond, une meilleure lumière, une meilleure expression…
pas sur l’insecte, non ! Mais sur ce mignon petit écureuil.
J’avoue, il est moins mignon que l’écureuil roux d’Europe mais quand même, c’est un chouette sujet et tout aussi amusant.
Par contre, ce que j’ai vraiment adoré comme découverte et pourtant je n’ai pas de belles photos à vous montrer : c’est la star de la pub d’NRJ mobile. Le roi de la sieste …. Whaaaaaaaaat !
J’étais super content de le voir mais impossible d’avoir sa tête. J’ai fait le tour de l’arbre mais rien. J’ai appris la technique, par hasard, 3 semaines plus tard : il faut faire un sifflement comme un rapace, ce qui attire son attention… Bon bein, la prochaine fois.
Le reste du séjour fût bien moins riche en rencontres.
Dans les montagnes de Chataquila à 3550m d’altitude, là où il y a des traces de dinosaures, je pensais qu’avec ce magnifique paysage, cette randonnée agréable et ce beau ciel bleu, j’allais en prendre plein les yeux d’espèces variées et colorées et que pour couronner le tout, un condor des Andes passerait tellement proche que je sentirais la caresse du vent dans ses plumes… Que nenni !
Les chants étaient rares, les passages furtifs et en plus, ils sont farouches. Le seul que j’ai légèrement approché, est cet oiseau qui m’a fait penser à un serin péi sur un zerb’ piquant.
De loin, j’ai discerné entre les branches un Saltator à ventre roux et découvert un Pic des rochers. Ce dernier est vraiment un gros zoizo comparé au pic épeiche.
Celui qui m’a surpris, c’est un oiseau noir, bec et pattes oranges avec un anneau orbital jaune. Pas de doute, c’est un merle. Mais celui-ci (contrairement à notre merle forestier de La Réunion) reste au sol dans les rochers et surtout, il est bien plus grand.
Et voici le seul qui s’approche bien des bipèdes (pas autant qu’un tec-tec), un oiseau assez commun, il me semble.
Juste avant d’arriver au fameux salar de Uyuni, vous pouvez découvrir l’élégante vigogne. Mais pas question de sortir du véhicule sinon c’est la fuite (ce qui me fait, bien sûr, penser aux papangues).
Tandis que le guide s’évertue dans sa présentation du salar et de l’extraction du chlorure de sodium, je m’efforce à tirer un portrait correct d’un couple, très remuant, de « canari ».
Dans le magnifique salar, pas de vie. Du sel sur 10 580 km². Un désert blanc à perte de vue.
Mais au « milieu », il y a une île de corail qui exhibe fièrement des cactus de 4 à 12m de haut.
Vous pouvez facilement y repérer un passereau qui profite de cette maigre végétation.
Quand on arrive en ville (tout le monde change de trottoir :-), l’avifaune semble inexistante : La Paz, Potosi, Sucre. Il y a bien des pigeons sur les places mais pas d’oiseau qui traîne dans les rues.
Sur les toits du Couvent San Felipe de Neri à Sucre, j’apprécie de voir, sans grillage autour, une troupe bruyante de Conure mitrée.
De mon perchoir, j’entends qu’il y a quand même des chants et des mouvements en contre-bas dans les cours et les patios.
Je profite donc du jardin de mon hôtel pour faire le portrait d’une jeune Tourterelle oreillarde.
Et surtout, j’use de ma patience pour ramener quelques clichés d’un des plus petits oiseaux du monde. Car, à peine arriver dans l’espace vert qu’une silhouette s’enfuit. J’en suis sûr : c’était un colibri. Je fais quand même le tour puis je m’assoie dans l’herbe, à distance de l’arbre à fleurs.
J’ai un défi de taille : l’heure du coucher de soleil est proche, je suis dans l’ombre et les ailes de l’oiseau peuvent atteindre 200 battements par secondes …
Donc pas question de rater ma chance à cause de mauvais paramètres de l’appareil photo. Je choisis une vitesse de 1/3200s (la sensibilité est montée en flèche), le mode rafale rapide et le suivi de l’autofocus. Je suis prêt…
L’oiseau arrive, mon excitation bondit.
Il ne reste pas en place. Je n’ai pas le temps de le cadrer.
Je m’énerve. Mon rythme cardiaque s’accélère.
AHHHHHH !
Et finalement, il se pose sur une branche. Je claque deux photos dans la précipitation et à mon tour, je me pose et me calme.
Je change mes réglages, je respire et je prends le temps de photographier et d’apprécier la chance que j’ai d’être là avec ce petit être capable d’une si grande prouesse de vol.
Dès lors qu’il reprend sa quête de nectar, je m’adapte et cette fois-ci avec plus de succès, j’enchaîne les images qui représentent au mieux l’espèce :
en vol stationnaire, le long bec plongé dans une fleur.
Quelle joie, quelle récompense, quelle merveille !
J’espère que vous aimerez la photo autant que j’ai apprécié à la faire.
Merci d’avoir lu jusqu’au bout.
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A bientôt !
Merci Alexandre pour cette balade colorée. Une vraie respiration !
Salut Alexandre,
merci beaucoup et avec plaisir !
Ils sont trop beaux ces oiseaux !!! (Et cet écureuil !! Et cette vigogne aussi !!)
Et que dire de cette superbe photo de colibri ! Magnifique !
Hello,
c’est gentil, mille mercis !
C’est ravissant, plein de poésie, d’émotions……..un immense merci!
Merci beaucoup, c’est très gentil !
Merci pour cette belle escapade qui dit la vie !
Avec plaisir !
Magnifique, bravo Alex, ça donne envie de faire le voyage !
Matthieu
Merci Mathieu
Merci pour ce beau voyage coloré et ces magnifiques photos !
Avec plaisir !
Merci pour ce voyage bienvenu en ces temps moroses. J’aime bien l’oiseau à 4 pattes, vigogne fine à souhait.
moi aussi. Une belle rencontre !
Merci de nous faire partager ces moments. Quel art d’arriver à saisir des images de ces petits êtres vifs du bout du monde – observation, patience,.. l’angle, la lumière et tes commentaires sur les espèces rencontrées… Bravo ! bisous
Merci Emmanuelle. Bisous
salut Alex
Merci pour ces photos
A la prochaine
Merci! J’avais fait un stage super avec toi il y a trois ou quatre ans à St Leu. Hélas, j’ai dû quitter la Réunion et retourner en métropole au bout de 24 ans, raisons de santé et familiales, mais au moins je reviens tous les ans un mois ou 2. Tes photos sont superbes. Je me contente de celles de nos deux chiennes cagnardes recueillies en 974. Et des mésanges à qui nous avons installé des nichoirs. Je devais exposer (cela m’arrive de temps en temps) et because covid, ce sera pour 2021. Tes photos et tes commentaires font passer un bon moment, bienvenu encore + en confinement.
Bien amicalement.
Thibaut Rémusat
remusatphotographie.jimdofree.fr