Voici une histoire qui aurait pu mal se finir pour la nichée de papangue installée aux abords des pâturages dans les hauts de l’ouest.
Nous sommes à près de 1500 m d’altitude, là où les herbes poussent tranquillement pour le plus grand bonheur des vaches laitières. Le coin est paisible à souhait. C’est sur un bord de ravine inaccessible et coincé dans d’impénétrables enchevêtrements de galaberts (lantana camara), qu’un couple de papangue choisit d’installer son aire et de faire ses petits.
Le propriétaire du terrain décide, lui, de relier deux parcelles afin de faciliter ses déplacement au quotidien. Et l’engin de chantier commence donc ses bruyantes manœuvres afin de réaliser cette petite portion de chemin. Le coin n’est plus très calme pour la famille papangue mais impossible de déménager, il faut poursuivre l’élevage des jeunes sur place.
Mais une menace inattendue les guette car le tracteur doit creuser dans la pente pour faire sa route et le surplus de terre est déversé sur le bas côté. Une partie de celle-ci glisse donc sur les pentes de la ravine, recouvrant la végétation de galaberts et de fougères-aigles (Pteridium aquilinum). A mesure de la progression de l’engin, la coulée de terre avance aussi.. se rapprochant dangereusement du nid…
Grâce aux allers-retours quotidiens et incessants des parents papangue, les ouvriers et propriétaire (sensibilisé et admirateur du rapace) se sont rendus compte que quelque chose se passait. L’engin fût stoppé le temps d’une inspection de la falaise. Puis, à la reprise, le tracé fût légèrement dévié et un talus monté afin de protéger les oiseaux.
C’est alors que l’on m’a contacté. Arrivé sur place, je me suis rendu compte de la catastrophe qui a été évitée. Le nid, très bien camouflé et inaccessible, était à moins de 2 mètres de la coulée de terre. Et personne ne pouvait le voir. Je réussis à le localiser aux jumelles car les 2 jeunes, un peu dégourdis, sont montés sur les branches juste au-dessus (sûrement histoire de profiter de la vue).
J’ai passé des heures formidables à observer la famille busard (même si parfois il n’y avait que du brouillard). Les juvéniles n’ont pas tardé à quitter le nid pour aller quémander leur nourriture directement dans les pattes de la mère. Mais peu volant, ils restaient encore dans la zone de leur naissance.
La première aventure se termine bien pour ces 2 jeunes et j’espère qu’une plus longue aventure commence pour eux car n’oublions pas que l’espèce est menacée de disparition.
Merci pour ce somptueux reportage et bravo aux agriculteurs pour leur « sauvetage », ce rapace est tellement magnifique…
Entièrement d’accord !
magnifique histoire et superbes oiseaux , j’ai entre autre, un faible pour le Papangue !
Merci Alex
Merci Mireille pour ton soutien.