Vous l’avez sûrement déjà croisé en ville… Mais saviez-vous que le pigeon est capable de retrouver son chemin à des centaines de kilomètres, sans carte, ni GPS ? On le croit banal… et pourtant, le Pigeon biset (Columba livia) — l’espèce dont dérivent la plupart des pigeons urbains — est un véritable prodige de l’adaptation. C’est un oiseau robuste, sociable, et très intelligent.

Origines et adaptation
À l’état sauvage, ce pigeon nichait dans les falaises, les parois rocheuses exposées, souvent en bord de mer ou sur des reliefs. Avec l’apparition et l’expansion des villes, les bâtiments humains ont offert des niches très similaires : rebords, corniches, cavités. Résultat : l’oiseau s’est hissé parmi les champions de l’urbanisation naturelle.

Cette capacité d’adaptation se retrouve également dans ses stratégies alimentaires. Bien qu’il soit avant tout granivore (graines, céréales, petits fruits), le pigeon urbain ne dédaigne pas les miettes, le riz ou même les chips qu’il trouve sur les trottoirs — une preuve supplémentaire de sa flexibilité comportementale.
Fait remarquable : les parents nourrissent leurs petits d’un “lait de jabot” produit dans leur jabot avant de leur donner des graines ramollies.

Vie urbaine & comportements remarquables
En ville, le pigeon vit souvent en colonie, profite de la nourriture et de la sécurité offertes par la densité urbaine. En zone périurbaine et dans les falaises, les papangues (Busard de Maillard) font de la chasse aux pigeons.
Il présente un sens de l’orientation très développé : des études montrent qu’il peut se repérer grâce au champ magnétique terrestre, à la position du soleil, et même à l’odorat. Grâce à ces facultés, on l’a longtemps utilisé comme pigeon voyageur. Ainsi, pendant les guerres mondiales, il transportait des messages. Vaillant, le pigeon, est même décoré de la croix de guerre.

Certains pigeons voyageurs sont capables d’atteindre les 160 km/h en vol et de couvrir plus de 1 800 km en une seule journée.
On sous-estime souvent leur cerveau : les pigeons sont capables de reconnaître des visages (ceux qui les chassent et ceux qui les nourrissent, par exemple), de retenir des milliers d’images… et même de faire la différence entre des œuvres de Picasso et de Monet !
À la différence de nombreux autres oiseaux, le pigeon peut aspirer l’eau directement avec son bec, sans relever la tête entre chaque gorgée.

De plus, il possède une vision panoramique de 340°, grâce à ses yeux placés de chaque côté de la tête.
Et surtout, il peut décoller à la verticale, un exploit qui rendrait jaloux bien des oiseaux comme le pétrel de Barau, incapable de s’élever du sol.
Il bénéficie d’un système immunitaire particulièrement robuste, qui l’aide à affronter des milieux urbains souvent sales et pollués.
Côté séduction, le mâle bombe le torse, tourne autour de sa prétendante et claque des ailes dans une parade impressionnante. Une fois le duo formé, les deux partenaires échangent même des « bisous ».

2 pigeons à l’île de La Réunion ?
A La Réunion, le pigeon domestique a été introduit vers 1715.

Il existait une sous-espèce endémique qui vivait sur l’île mais s’est éteinte vers la fin du XVIIᵉ siècle : le Pigeon de La Réunion (Nesoenas mayeri duboisi).
En résumé
Le pigeon urbain n’est pas l’« oiseau banal » que l’on croit. Il est le fruit d’une longue histoire de proximité avec l’humain, d’une adaptation remarquable à l’habitat urbain, et d’une intelligence comportementale qui mérite le regard. La prochaine fois que vous le verrez picorer sur un rebord ou se poser sur un toit, pensez-y : sous ses plumes grises se cache un aventurier citadin.

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